Je suis entré dans le journalisme par la petite porte. Dans les années 80, aux débuts des radios libres, j’avais un oncle qui montait une première radio dans le sud de l’Essonne. Entre deux révisions du bac, j’ai donc fait mes premières piges comme reporter dans le domaine musical. Après cinq années d’expérience professionnelle, j’ai pu intégrer le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) en qualité de responsable adjoint de la formation audiovisuelle.
C’est dans la seconde partie de ma carrière que j’ai opéré un virage vers l’entreprise. En 1995, déménagement dans le Sud et inscription à SATIS grâce à un congé individuel de formation. A l’époque, il existait un Diplôme d’enseignement supérieur spécialisé (DESS), intitulé Ecriture et réalisation en images fixes et animées.
“Une année de formation au Web, un média d’avenir”
Cette année a permis à notre promotion, scindée en deux filières, de se former à la réalisation de site internet et à la réalisation en images 3D. Pour ma part, j’ai choisi le web, pressentant qu’il pourrait devenir un média à part entière. Nous avons travaillé toute l’année sur un vrai projet, la première version du site internet de la ville d’Aubagne. Nous avions un peu la pression pour réussir : la promotion qui nous a précédé avait quand même réalisé le cédérom sur Marcel Pagnol !
Grâce à la formation intensive délivré par Jean-Pierre Cassely, journaliste avec plus d’une corde à son arc, nous avons rempli notre mission. C’était une première et belle référence pour nous ! La formation et cette carte de visite m’ont permis d’intégrer Accescyb, une petite agence de communication interactive nouvellement créée à Marseille. J’y ai conduit plusieurs projets, me démenant comme un beau diable pour les boucler ; il fallait en effet évangéliser les clients qui, en 1996, n’avaient pas une idée bien claire de ce que pourrait leur apporter un site internet… Une fois les projets dimensionnés, je préparais les contenus textes et coordonnais le travail des infographistes et des développeurs.
Les fondateurs avaient vu grand, y injectant des fonds importants. Mais suite à des erreurs stratégiques, la boite a tôt fait de couler… J’ai pu rebondir dans une autre agence, WAW.com, un autre acteur historique de l’Internet massilien. J’y ai développé une approche encore plus professionnelle des projets. A l’époque, nous découvrions tous l’incroyable puissance d’internet en matière de documentation : tout ce qui se faisait en matière d’innovation dans le domaine devenait facilement accessible, par la magie du World Wide Web !
“Une opportunité : créer un centre de ressources sur les technologies de l’information”
Une nouvelle opportunité s’est présentée à moi en 1999. Rémi Adjiman m’a contacté pour me proposer de créer et développer un centre de ressources et d’information sur les nouvelles technologies d’information à Aubagne, un projet financé par la ville et des fonds européens. Pendant trois années, aidé par Florence Tildach (promotion 1994-1997), j’ai donc organisé des ateliers d’information de formation destinés aux entreprise de l’Est marseillais. Nous avons également lancé des services de veille sur internet, en utilisant un puissant outil de recherche sémantique développé par Arisem, une start-up française.
Puis Paris m’a rattrapé ! Un ami d’enfance m’a demandé de l’aider à créer une agence de conseil en ressources humaines. Ainsi, de 2002 à 2008, nous avons accompagné des clients comme ISS, Heineken ou encore Air France sur différents chantiers de redéfinition des pratiques de management. Mon job était de superviser le fonctionnement de logiciels d’études et de rédiger tous les contenus destinés à informer les salariés sur le déroulement de nos différentes actions.
La crise de 2008 a rapidement sonné le glas de nos activités. J’ai décidé de reprendre la plume pour revenir à la communication rédactionnelle. Avec un statut d’indépendant, je collabore depuis avec des entreprises comme le Crédit Agricole, la MAIF, L’Occitane, Ricard ou Heineken. Enquêtes, dossiers, interviews, reportages, articles : je mets les techniques journalistiques au service de stratégies de communication interne ou externe.
Production de contenus éditoriaux pour le webmagazine En Provence avec L’Occitane (DR)
J’ai aussi gardé un pied dans la presse, essentiellement magazine. Je traite de sujets sur le tourisme, le terroir. Mais économiquement, il n’y a pas photo : la communication d’entreprise fait bien mieux vivre le pigiste !
“Rendre au plus grand nombre tout ce que m’a apporté le SATIS”
Même si j’ai utilisé par le passé des outils comme le Nagra, les caméras Betacam ou encore la console du studio d’enregistrement musical que j’avais monté avec deux copains dans les années 80, j’ai petit à petit perdu l’habitude de la technique. Mais les bases sont là et je pense que je pourrais très bien m’y remettre si l’occasion se représentait. En attendant, je perfectionne chaque jour mon maniement du stylo, ou plutôt du micro-ordinateur et des différents logiciels et systèmes de publication.
A part Rémi Adjiman, qui est finalement le phare vers lequel tous les anciens reviennent, je n’ai pas gardé de véritables liens avec les étudiants de ma promotion. C’est certainement dû à l’écart d’âge (j’avais 32 ans quand je suis entré au SATIS) et à mon secteur d’activité. Mais j’ai toujours gardé un attachement fort à cette courte période de ma vie. Cette “pause” (sic) dans mon parcours m’a permis de me réorienter et après la radio et la télévision, d’investir un nouveau champ d’expression.
C’est assez naturellement que j’ai décidé de m’investir dans la toute jeune association d’anciens, en devenant son secrétaire. Une manière de rendre au plus grand nombre tout ce que m’ont apporté ceux qui présidaient aux destinées du SATIS à l’époque, Roland Cottet et Rémi Adjiman en tête.
Propos recueillis le 15 septembre 2014 – Tous droits réservés