Musicien et compositeur, Laurent Pernice a un parcours assez atypique. Ses musiques singulières parues sur divers labels underground lui ont permis d’intégrer le Satis directement en dernière année de DESS, en 1998. Depuis, il travaille régulièrement sur des projets originaux, toujours en lien avec la formation.
Après des études de piano classique, il a étudié en autodidacte la basse, la contrebasse, les percussions, et c’est initié très tôt à la MAO (musique assistée par ordinateur) et à la composition.
En 1989, il publie un premier album de ses musiques, à la suite de quoi il passe quelques années à Paris et participe à divers projets musicaux underground qui lui permette de se faire connaître dans un réseau informel et international de musiciens et d’amateurs de musiques inclassables.
Toujours attiré par la nouveauté, il réalise au fil des années un certain nombre de CD aux esthétiques parfois très différentes, mais où l’assemblage des sonorités électroniques et acoustiques tient lieu de fil conducteur.
De retour dans le sud de la France en 1996, il s’intéresse à la musique de film et s’inscrit au SATIS à Aubagne.
Depuis, la plupart de ses projets artistiques sont liés à l’image : musiques de films pour des productions indépendantes, mais aussi concerts live où certains des musiciens et certains effets visuels sont sur écran, synchronisés avec la musique, gérés par un VJ.
Son principal souvenir de cette année passée au SATIS, c’est la créativité et l’envie de réaliser des projets audiovisuels de tout ordre. N’ayant pas bénéficié des années de BTS du cursus « traditionnel », il trouve là une petite communauté d’étudiants et de professeurs très ouverts sur les apports extérieurs.
C’est ainsi qu’il se constitue un petit réseau d’amis créatifs qu’il retrouve toujours sur des projets indépendants et au potentiel artistique important.
Exemple : le Bulb (voir photo ci-dessous), sorte de télé de quartier éphémère, présentée sur une demi-sphère géante gonflable. Créé par deux architectes, ce spectacle qui a tourné jusqu’en Corée du Sud est géré en grande partie (et en live) par des anciens du SATIS pendant que Laurent s’occupe de la direction musicale du projet, où la musique est mixée en direct et en octophonie.
Au sein de SATIS, Laurent a peut-être été aussi l’un des premiers de la filière à se rapprocher du Cefedem alors voisin, suivant en auditeur libre les cours d’Henry Fourès, compositeur qui y enseignait à l’époque.
Laurent est aujourd’hui intermittent du spectacle grâce à plusieurs projets en parallèle qui lui permettent de boucler son statut. Tous ces projets lui tiennent à cœur. Et même si parfois, certaines années, réunir les 507 heures nécessaires à l’obtention du statut n’est pas si facile, même si le salaire n’est pas mirobolant, il estime avoir de la chance extrême de ne faire que ce qu’il souhaite et est fier de défendre une vision de l’art bien particulière, fermement ancrée dans la singularité et la poésie, à mille lieux d’une conception purement consumériste de la musique et de l’audiovisuel.
Le Vimeo de Laurent Bernice, pour mieux comprendre son univers.
https://vimeo.com/user24035504
