Etudiante au SATIS de 2009 à 2013, Claire Mousquet s’est orientée vers la production. Jeune maman, elle concilie vie familiale et parcours professionnelle en collaborant avec la compagnie Cahin-Caha.
CMOUSQUETAprès un bac scientifique, j’ai fait une licence de filmologie à Lille III. J’ai commencé un master recherche que j’ai abandonné en cours de route, car j’avais soif de pratique : comment faire des films ?J’ai participé à quelques courts-métrages franco-belges dans le Nord. Je m’occupais de la régie grâce aux compétences logistiques acquises précédemment lors d’expériences associatives. Je suis venue dans le Sud en 2008, à l’époque de Bienvenue chez les Ch’tis ! J’ai découvert le SATIS, une filière universitaire et pratique à la fois.

J’ai passé le concours d’entrée, dont l’aspect scientifique m’intéressait plutôt. J’ai opté pour la filière production, qui n’était pas forcément la filière de choix de beaucoup. J’ai dû faire la formation en quatre ans, car j’ai eu mon premier enfant en plein milieu de ma deuxième année de master.

La dernière année, je me suis consacrée à mon mémoire sur le documentaire en film d’animation et à mon stage au fonds d’aide au cinéma de la Région PACA. J’ai pu bénéficer d’horaires aménagés grâce à mon statut de jeune maman. J’y ai compris les enjeux de production et l’importance de l’implication de la région dans le système de financement de la fiction filmée.

“Le SATIS a été riche en opportunités de rencontres”

Florian Cabane, un ancien étudiant de SATIS, est d’ailleurs chargé de mission au Conseil régional Paca, où il s’occupe du comité de lecture des scénarii. Lorsque ce dernier se réunit, Florian invite systématiquement un étudiant de SATIS. C’est intéressant de voir comment un projet est analysé, cela permet de mieux le concevoir.

Le SATIS a été riche en opportunités de rencontres et j’ai gardé le contact avec beaucoup de camarades de promotion. Ce, malgré l’éloignement géographique de certains et mon parcours de vie un peu différent des autres (il y a peu de mamans étudiantes). J’ai aimé l’aspect pas trop scolaire, cette volonté d’être sur le “faire”. C’est ce qui motive la plupart des étudiants et c’est ce qu’ils apprécient. L’énergie est dans le “on va faire un film ensemble”. Les relations n’en sont donc que plus fortes.

“Avoir suivi une formation à la production me permet de travailler dans plusieurs secteurs”

Une fois diplômée, je n’ai pas trouvé de job dans le milieu. Le stage à la région ne m’a pas servi plus que cela : la lettre de recommandation que m’avait faite la responsable ne m’a pas ouvert de portes…. Je n’ai peut-être pas assez profité de mon passage là-bas pour me faire connaître. J’ai aussi compris que c’était difficile dans le Sud, où il faut beaucoup jouer de ses relations.

La plupart des anciens avec qui j’étais liée sont partis à Paris. Ceux qui sont restés sur Marseille galèrent quand même pas mal… Ce sont ceux qui avaient déjà un pied dedans avant le SATIS qui arrivent à s’en tirer le mieux. Heureusement, malgré la crise, on sent qu’il y a une réelle volonté de décentraliser la production. La région PACA ne demande que cela, même si sa contribution budgétaire est encore restreinte.

“Je créerais volontiers une société de production”

Le fait d’avoir suivi une formation à la production me permet aussi d’exercer mon art dans d’autres secteurs, comme le spectacle vivant. J’ai par exemple travaillé pour Cahin-Caha, une compagnie de cirque. Cette dernière expérience m’a montré que le moyen audiovisuel était nécessaire. Ils voulaient faire un clip et mon expertise les a aidés.


Little Rose, spectacle de la compagnie Cahin-Caha présenté en 2013 (DR).

Je créerais volontiers une société de production, il y aurait des choses à faire à Marseille. Pour l’instant, mes contraintes familiales (je vais être maman une seconde fois) m’empêchent de vraiment me consacrer pleinement à ce projet.

Les étudiants doivent vraiment profiter de leur passage au SATIS pour approcher le tissu professionnel. En multipliant les expériences et en se faisant connaître, ils mettent toutes les chances de leur côté pour monter en compétence et identifier des opportunités d’emploi.

Propos recueillis le 19 septembre 2014 – Tous droits réservés


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